Journée mondiale de la science-fiction

Le 2 janvier, les fans d’exploration spatiale, d’implants cybernétiques et de titanesques créatures aliens célèbrent ensemble la Science-fiction !

Pourquoi ce jour-ci en particulier ? Parce que l’un des fondateurs du genre – probablement le plus influent – est né le 2 janvier 1920 : Isaac Asimov, le père des robots. Asimov fut prolifique, et même sans avoir lu l’auteur, on peut reconnaitre son héritage littéraire qui compte Les Robots ou le Cycle de Fondation. Asimov fut prolifique et publia un très grand nombre de romans, nouvelles, ou encore ouvrages de vulgarisation scientifique et historique. Parmi toutes ses œuvres, je recommanderais de commencer par Quand les ténèbres viendront, disponible dans un recueil de nouvelles du même nom. Cette courte histoire raconte la peur panique ressentie par tout un peuple qui n’a jamais connu la nuit, étant donné que leur planète orbite autour de six soleils, lorsque vient enfin la première éclipse.

La science-fiction permet aux gens de penser le futur. Parfois avec espoir, mais le plus souvent en pessimisme dystopique. Ce qui fait le cœur du genre, au-delà des vaisseaux spatiaux et pouvoirs psychiques, des esthétiques étranges, de mondes hauts en couleurs ou totalement dénués de, c’est l’idée derrière ces univers. On retrouve toujours une motivation, un message politique ou une critique de l’auteur faite pour bouleverser le lecteur. La trilogie Nikopol d’Enki Bilal est une compilation de bandes-dessinées racontant l’histoire de personnages devenant le centre du monde malgré eux. Paris en 2023 (uchronique évidemment, l’œuvre datant de 1980) est une ville froide dirigée par un dictateur presque ridicule mais dangereusement monopolaire. Un petit groupe d’aliens ressemblant aux dieux égyptiens nécessitent un peu de carburant pour repartir, tout simplement, mais cette bizarrerie anodine lance tout un grand dessein digne des plus belles tragédies. Le sang écarlate sur le béton incolore, le bleu glaçant des cheveux de Jill, le travail d’Enki Bilal touche bien plus profondément qu’on ne peut s’y attendre en commençant la trilogie.

La Science-fiction connait elle-même un grand nombre de sous-genres, dont voici maintenant le Cyberpunk et son origine littéraire. Si la fiction est faite pour refléter le réel, ce genre-ci amplifie tout à l’extrême pour donner l’effet d’une bombe sale à son lecteur. La société est souvent semblable à la nôtre, mais perdue dans un paradoxe de progrès et de déclin. Le système est corrompu, la drogue est rampante et le crime est quotidien. Que reste-t-il ? L’individu, qui malgré sa condition misérable continue sans cesse de se battre. Neuromancien de William Gibson est le premier volume de la trilogie qui inspirera tous les domaines de l’art, dont le film Matrix ou le manga Ghost in the Shell. Case, un ancien hacker privé du cyberespace après un raté se voit offrir une opportunité, le cyber-casse du siècle. Dans les quartiers malfamés de Chiba, au Japon, il rencontre Molly, femme fatale aux ongles tranchants et aux yeux miroirs, qui va tous nous envoyer une bonne dose d’adrénaline. Au milieu de la violence et des néologismes déconcertants, on s’identifie facilement aux personnages envers qui on ressent une passion brûlante, de la pitié par rapport aux chaînes qui les tiennent en laisse, et enfin des vagues de tristesse d’une beauté comme un ciel pollué par les néons bleu violacé.

Jules

Quand les ténèbres viendront / Isaac Asimov / Folio Science-fiction / EAN : 9782072709890
La trilogie Nikopol / Enki Bilal / Casterman / EAN : 9782203353305
Neuromancien / William Gibson / Au diable vauvert / EAN : 9791030703658

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